A l’approche de l’été 2020, Bloomberg révèle le fruit de plusieurs mois d’enquête mettant en cause Nissan et une série d’emails démontrant que Carlos Ghosn a bien été piégé par des dirigeants internes.
S’appuyant sur de nombreuses sources internes, Bloomberg matérialise ainsi ce que Carlos Ghosn clame depuis son arrestation : tout ceci est le fruit d’un coup monté et destiné à l’écarter de la gouvernance de l’entreprise.
Bloomberg retrace les distensions internes et les fortes résistances à voir plus en avant une intégration de Nissan et Renault.
Nissan, acculé, met près de 24 heures à démentir ces allégations par la voix du Financial Times. Le groupe automobile déclare notamment :
« Nous avons été mis au courant d’un certain nombre de documents communiqués à la presse de manière récurrente et nous soupçonnons que ces documents ont été fabriqués ou falsifiés pour faire croire qu’ils ont été envoyés par des personnes de Nissan ».
Déclaration de Nissan – 15 juin 2020
Bloomberg maintient l’authenticité de ces documents et poursuit les révélations, fin août 2020, avec la publication de nouveaux documents, dont une série d’emails mettant clairement en cause Hari Nada. Hari Nada est, à ce moment-là, responsable du bureau de la Présidence, l’audit interne, les affaires légales et la sécurité chez Nissan.
Au-delà des pressions permanentes exercées par Nada, auprès d’autres dirigeants, pour écarter Ghosn, on apprend également qu’il a réussi à infiltrer et faire surveiller les boites emails de Carlos Ghosn bien avant son arrestation et sans que personne en interne n’en soit informé.