Carlos Ghosn attaque aux Pays-Bas, Nissan ouvre un front civil au Japon et Renault se constitue partie civile en France dans une enquête désormais confiée à un juge d’instruction.
Après la conférence de presse de Carlos Ghosn, le 08 janvier à Beyrouth, les parties prenantes aux batailles juridiques n’ont pas tardé à réagir.
Après une tentative infructueuse au lendemain de la conférence de presse de l’ancien patron de l’Alliance, les procureurs ont une nouvelle fois le 29 janvier 2020, mené un raid dans les bureaux des avocats japonais de Carlos Ghosn. Selon le Wall Street Journal, ils ont invoqué de nouveaux fondements à leurs recherches incluant des mémos et des détails de connexion de M. Ghosn. Les anciens avocats de Carlos Ghosn se sont opposé à la saisie de documents dans la mesure où ces documents ont déjà été portés à la procédure. En vain.
Deux semaines plus tard, mi-février, c’est aux Pays-Bas que Carlos Ghosn à l’occasion de répliquer. Dans la saisine faite auprès des juridictions néerlandaises, les avocats de M. Ghosn ont expliqué à cette occasion, non seulement que M. Ghosn n’avait pas démissionné de son poste chez Nissan mais qu’en plus, cette procédure allait permettre de mettre à jour le fait que les dirigeants de Nissan, contrairement à ce qu’ils prétendent, étaient au courant de l’existence de ce contrat de travail. Première victoire de procédure pour les requérants puisque le juge a contraint Nissan à établir un échange de documents.
Dès le lendemain de ce nouveau fait en Europe, le 12 février 2020, Nissan réplique en attaquant Carlos Ghosn, au Japon, devant une juridiction civile. Carlos Ghosn est la cible d’attaques dans lesquelles Nissan réclame désormais 90 millions de dollars (83 millions d’euros) à son ancien patron. Le fondement de cette requête est, une fois de plus, l’enquête interne réalisée depuis l’arrestation de M. Ghosn en novembre 2018.
Enfin, sur le front français, le signalement réalisé par Renault, auprès du parquet de Nanterre par Renault a déclenché, le 19 février 2020, l’ouverture d’une information judiciaire transmise à un juge d’instruction. A cette occasion, Renault a annoncé qu’elle se constituait partie civile.