L’audit interne réalisé par Christina Murray, à l’origine de la démission d’Hiroto Saikawa de la tête de Nissan en septembre, connait un nouveau rebondissement sur les premiers jours d’octobre 2019.

L’ancienne directrice de l’audit – Christina Murray, avait établi une liste de 80 personnes qui, selon elle, était au courant que Carlos Ghosn bénéficierait d’une rémunération différée au moment où il partirait à la retraite. 

Mme Murray voulait même aller plus loin en créant un comité de discipline qui aurait permis d’entendre et d’évaluer l’implication réelle de ces 80 personnes et de prendre, pour elles, les mesures adéquates.

Selon le Wall Street Journal, un mouvement interne à Nissan l’en a dissuadé. Citant un email interne, la personne qui aurait empêché la constitution de ce comité de discipline n’est autre que Hari Nada.

“He told me that Hari told him it was not necessary, I cautioned him about following Hari on this, as Hari might have a reason to not want a decision-making committee to hear about certain misconduct.”

De plus, le quotidien qualifie cette situation, concernant Hari Nada de très embarrassante, de l’aveu même du membre du Conseil d’Administration en charge des audits.

Une attitude générale qui entrave la chasse à la vérité sur cette affaire et qui met M. Nada dans une position toujours plus suspecte. Pour certains membres de Nissan, le conflit d’intérêt était avéré, à partir du moment où M. Nada, malgré la signature de son accord de plaider-coupable contribuant à arrêter M. Ghosn, est resté Vice-Président en charge des affaires juridiques de Nissan.

Un élément confirmé dans les Echos par une autre source :

« Le ménage n’a pas été complètement fait. Et tant que certaines personnes continueront d’occuper des postes clés, la situation sera très malsaine ».

A l’automne 2020, Hari Nada était toujours salarié de Nissan.

Un épisode qui met un peu plus à mal la crédibilité de ceux qui affirment que ce que Carlos Ghosn a subi n’est pas un coup orchestré.