Coup de théâtre le 26 mars 2019 lorsque le Financial Times révèle que Hiroto Saikawa était au courant des rémunérations différées prévues pour Carlos Ghosn lorsqu’il partirait à la retraite.

Le Directeur Général de Nissan avait pourtant soutenu l’inverse depuis la conférence de presse au soir de l’arrestation de Carlos Ghosn. Intimant au monde entier l’idée que Carlos Ghosn avait tout manigancé, avec l’aide de Greg Kelly, dans le dos de tout le monde chez Nissan.

Les documents révélés par le quotidien britannique montrent à l’inverse que M. Saikawa était informé depuis 2012.

La connaissance de M. Saikawa porte sur deux éléments principaux. Le premier concerne les chefs d’accusations au Japon pour non-déclaration de rémunérations différés. Hiroto Saikawa, directeur Général de Nissan a en effet approuvé, dès 2010, le futur paiement de cette rémunération lorsque Carlos Ghosn viendrait à prendre sa retraite.

Le deuxième élément ne concerne pas un fait qui sera porté devant les juridictions nippones mais qui peut permettre de restaurer, modestement, la réputation de Carlos Ghosn. En effet, les documents montrent que l’usage par Carlos Ghosn des logements de fonction de Rio, Paris et Beyrouth ont également été approuvés par Nissan.

Carlos Ghosn a toujours clamé son innocence et dénoncé la trahison de certaines personnes, internes à Nissan, dans un complot destiné à le faire tomber pour éviter une intégration renforcée au sein de l’Alliance.

Dès le lendemain, Nissan opère à une nouvelle charge contre Carlos Ghosn. Le comité chargé de réaliser l’enquête interne à Nissan a, au cours d’une conférence de presse, détaillé des éléments de son rapport qui soupçonnent Carlos Ghosn. Par exemple, on dit de Carlos Ghosn qu’il avait trop de pouvoir au sein du constructeur. Ou encore qu’il aurait utilisé l’argent de l’entreprise à des fins personnelles. Des soupçons au conditionnel qui ne sont pas repris par la justice de l’archipel nippon et qui ne concernent en rien les accusations portées devant les tribunaux au Japon.

Comme un écran de fumée pour faire oublier les révélations du Financial Times sur Hiroto Saikawa, le Directeur général du constructeur.