C’est à la toute fin mars que Renault réalise un nouveau signalement aux autorités judiciaires en France. Ce signalement concerne des versements que Carlos Ghosn aurait autorisé au profit de l’un des distributeurs de Renault au Moyen-Orient.
On peut alors se demander comment une société française, cotée en Bourse et dont les comptes sont audités et certifiés par les commissaires aux comptes, a pu manquer d’identifier ces-dits transferts suspects dans les comptes annuels pour les années correspondantes ?
Le 02 avril 2019, Carlos Ghosn réfute publiquement ces accusations par la voix de son porte-parole :
« Aucune somme versée par Renault aux distributeurs d’Oman n’a été détournée de ses objectifs commerciaux et en aucun cas tout ou partie de cette somme n’a profité à Carlos Ghosn ou à sa famille ».
Ce signalement intervient en parallèle de la campagne continue visant à ternir l’image de Carlos Ghosn, qui, avec de nouvelles révélations, alimente même les colonnes des journaux les plus sérieux.
Ainsi, le Financial Times titre, qu’à travers l’audit en cours de la holding de Renault-Nissan (RNVB), Renault découvre l’existence de 3 jets privés.
Là encore, comment Renault et Nissan pouvaient-ils ignorer l’existence de ces avions ? Carlos Ghosn a-t-il signé de sa main les contrats de leasing, puis gardé secret les factures et procédé aux paiements au nom de la société ? Ignorent-ils également que Carlos Ghosn en a utilisé un pour se rendre au Japon le 18 novembre 2018 et qu’Hari Nada en avait affrété un autre, qui appartenait à l’entreprise, spécialement pour Greg Kelly afin que les deux avions arrivent en même temps à Tokyo pour procéder à une arrestation simultanée ?
Dès le lendemain, le 03 avril 2019, le Conseil d’Administration de Renault confirme le signalement et enjoint les conseils de Nissan, de RNBV et les vérificateurs à clore leurs travaux rapidement pour mettre de nouveaux systèmes de gouvernance et de contrôle en place.
En complément, les administrateurs de Renault décident que Carlos Ghosn n’aura pas droit à la retraite-chapeau prévue à son contrat et recommandent aux actionnaires de ne pas valider la résolution relative à la part variable de sa rémunération lors de la prochaine Assemblée Générale du Groupe. Au cours de cette réunion, le Conseil révoque également Carlos Ghosn de son mandat d’administrateur de Renault.
Face à ces nouvelles accusations, Carlos Ghosn annonce, sur Twitter, la tenue d’une conférence de presse quelques jours plus tard. Il compte bien rappeler son innocence, mettre fin à la campagne de dénigrement contre lui et certains membres de sa famille et faire part de sa ligne de défense.
Ce tweet à peine publié, certains médias japonais (NHK et Sankei) annoncent que les procureurs comptent arrêter à nouveau Carlos Ghosn, jetant un doute sur sa possibilité à s’exprimer publiquement.