Carlos Ghosn est toujours dans l’attente de la décision sur sa demande de libération lorsque sa femme, Carole, adresse deux lettres qui vont avoir une résonnance médiatique forte.
La première est à destination de Human Rights Watch qui s’est déjà manifesté, en fin d’année 2018. Dans ce document de 9 pages, écrit le 08 janvier 2019, Carole Ghosn dénonce les nombreuses violations, par le Japon, des conventions internationales.
Elle décrit les conditions de détention de son mari et l’absence de traitement équitable. De même, elle met la lumière sur l’archaïque système de la justice de l’otage dont son mari est la victime. Et dont la presse ne se fait pas tellement écho comme le relate Yahoo News.
Une lettre qui trouvera écho auprès de Kenneth Roth, déjà mobilisé sur ce sujet avec son organisation Human Rights Watch et qui soutient désormais le combat de Carole et Carlos Ghosn.
La deuxième lettre que Carole Ghosn rédige est à destination du Président de la République française, Emmanuel Macron, le 10 janvier 2019. L’information ne sera rendue publique que quelques jours plus tard, lorsqu’il est confirmé qu’Emmanuel Macron y répondra rapidement.
Carole Ghosn fait part de ses inquiétudes au Président français et l’exhorte à se battre pour obtenir un procès équitable :
« Comment une démocratie peut-elle maintenir un présumé innocent aussi longtemps en détention et dans de telles conditions ? La vie en isolement est une camisole de pressions destinées à le faire craquer. […] Je suis très inquiète pour la santé de son mari. Je sais qu’il a perdu dix kilos. L’ambassadeur de France au Japon le trouve très faible ces derniers temps, ce qui n’est pas pour me rassurer ».
La réponse de l’Exécutif interviendra quelques jours plus tard, le 20 janvier, par la voix de Bruno Le Maire, au micro de RTL :
« Ce que nous garantissons, c’est la protection consulaire qui est assurée à chaque ressortissant à travers la planète. Notre ambassadeur au Japon voit régulièrement Carlos Ghosn, il nous rend compte évidemment de ces entretiens. Pour le reste, il y a une procédure judiciaire en cours. Je n’ai aucun jugement à porter sur le système judiciaire japonais, en revanche nous faisons tout ce qui est dans notre pouvoir pour que les conditions de Carlos Ghosn soient les meilleures possibles ».
Toutefois, de nombreux événements seront intervenus pendant ces 10 jours.