Après son départ du Japon le 04 avril 2019 et toujours sous le choc des conditions dans lesquelles se sont déroulées la perquisition et l’arrestation de son mari, Carole Ghosn multiplie les prises de parole pour dénoncer l’attitude des procureurs japonais et la justice de l’otage.

C’est le 06 avril 2019, qu’elle raconte au JDD le détail de la perquisition et la décrit comme une humiliation, ayant été traitée comme une criminelle.

Le 08 avril 2019, elle lance un appel solennel à Emmanuel Macron, Président de la République française :

« Qu’il fasse sortir mon mari prison. Déjà, il a fait 111 jours. La France est le grand pays des droits de l’Homme et maintenant, on ne sent pas qu’il y a des droits de l’Homme en France. Je ne veux pas que mon mari soit au-dessus des lois mais qu’il soit jugé de façon équitable ».

Carole Ghosn – le 08 avril 2019

Ce à quoi l’Exécutif fait une réponse minimum en rappelant que « Carlos Ghosn est un justiciable comme les autres. La justice suit son cours, en France, comme au Japon. Le gouvernement n’a pas à se prononcer sur ces éléments en vertu de la séparation des pouvoirs. Le gouvernement reste vigilant pour le respect des droits et de l’intégrité de Carlos Ghosn en tant que citoyen français ».

N’ayant rien à se reprocher, Carole Ghosn retourne tout de même au Japon, le 11 avril 2019, pour répondre à la demande d’interrogatoire des procureurs japonais.

Une fois entendue et relâchée sans que rien le lui soit reproché, Carole Ghosn n’a aucune raison supplémentaire de rester au Japon. Son mari étant retourné en prison à l’isolement, elle quitte l’archipel pour poursuivre la contre-offensive sur le volet de l’atteinte des droits de l’homme et dénoncer l’inertie, notamment du gouvernement français, en déclarant que « tout le monde a lâché Carlos Ghosn » et qu’il est détenu dans des conditions cruelles.

Citoyenne américaine et connaissant l’influence des Etats-Unis dans ses relations bilatérales avec le Japon, Carole Ghosn mobilise également Donald Trump, le 11 avril 2019, dans une tribune publiée par le Washington Post.

La mobilisation continue aussi du côté des juristes. En effet, François Zimeray, avocat de Carlos Ghosn spécialisé dans les droits de l’Homme, rappelle de son côté que « Carlos Ghosn est puni comme un grand criminel avant d’être jugé » sur l’antenne de Radio Classique. C’est ce qui motivera une nouvelle saisine auprès des Nations-Unies dénonçant le comportement des procureurs japonais.

Enfin, l’appel de 1000 avocats japonais à mettre fin au système de la justice de l’otage résonne comme une contestation qui prend de l’ampleur au sein même de l’archipel nippon.