Dès le 19 novembre 2018 au soir, le gouvernement japonais par l’intermédiaire de Yoshihide Suga, porte-parole juge « la situation extrêmement regrettable ».

En France, la première réaction viendra d’Emmanuel Macron, en marge d’un déplacement officiel en Belgique, qui déclarera que :

« Il est trop tôt pour se prononcer. L’État – qui détient 15% du capital de Renault – sera extrêmement vigilant quant à la stabilité du constructeur français et de l’alliance avec Nissan ».

Emmanuel Macron – Président de la République Française

Même éléments de langages pour Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances français, qui poursuivra :

« La première préoccupation de l’État est la stabilité de Renault et la consolidation de l’alliance entre Renault et Nissan ».

L’assistance consulaire est tout de même assurée, auprès de Carlos Ghosn, à la prison de Kosugé, par Laurent Pic, Ambassadeur de France au Japon.

Toutefois, la présomption d’innocence, qui est un droit fondamental en France, laissera place, très rapidement, à la présomption de culpabilité du système japonais.

Le lendemain de l’arrestation de Carlos Ghosn, le 20 novembre 2018, invité de France Info, Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, indique que :

« Nous n’allons pas demander le départ formel de Carlos Ghosn au conseil d’administration (de Renault) pour une raison simple : nous n’avons pas de preuve et nous sommes dans un État de droit ». Nous allons appeler le ministre de l’économie japonais lui demander que nous soyons destinataires de tous les éléments qui ont été fournis par Nissan à la justice japonaise » 

Bruno Le Maire – Ministre de l’Economie (France) -novembre 2018

L’entretien téléphonique entre les deux ministres de l’économie français et japonais aboutira plutôt à une déclaration sur le fait que « les deux pays se sont engagés à maintenir la coopération industrielle gagnante ».

Rien en lien très direct avec Carlos Ghosn.

En complément, le ministre français affiche une indifférence constante à l’égard de Carlos Ghosn alors qu’il le félicitait encore, 10 jours plus tôt, accompagnant Emmanuel Macron à la visite de l’usine Renault de Maubeuge.

De plus, Bruno Le Maire fait un amalgame malheureux en parlant aux médias de “fraude fiscale” bien qu’il souligne qu’il n’y a rien à signaler sur la situation fiscale de Carlos Ghosn en France :

« Nous avons avec Gérald Darmanin demandé à nos services de vérifier la situation fiscale de Carlos Ghosn en France. Il n’y a rien de particulier à signaler sur la situation fiscale de M. Ghosn en France”.

Bruno Le Maire – Ministre de l’Economie (France)

Rappelons qu’il n’a jamais été et ne sera jamais question d’une fraude fiscale (ni au Japon, ni en France).

Enfin, sur le volet politique, le dossier Ghosn dérange. Plus que tenter d’y trouver une solution, les canaux diplomatiques recommandent, le 23 novembre 2018, après une rencontre entre les ministres de l’Economie des deux pays s à Paris, de réaffirmer leur attachement à l’Alliance Renault-Nissan- Mitsubishi dans un communiqué de presse commun.