Les voix de l’entourage de Carlos Ghosn s’élèvent contre le traitement réservé à l’ancien patron de l’Alliance qui ne s’est toujours pas exprimé, plus d’un mois après son arrestation.
Dans le New York Times, Caroline et Maya, deux de ses filles, dénoncent l’attitude d’Hiroto Saikawa et racontent ce qu’elles sont ressenti au moment de l’arrestation de leur père et depuis.
Au Japon, Nobuo Gohara, avocat japonais, explique sur son blog qu’il n’y aucune raison justifiant l’arrestation de Carlos Ghosn. Il explique notamment qu’au Japon, il est très difficile de justifier une arrestation et des inculpations sur la base de faux documents et qu’il n’existe aucune obligation, dans la loi, de justifier de futurs revenus.
Précisément sur le dernier chef d’inculpation notifié le 10 décembre 2018, Yuji Hosono, ancien associé chez KPMG au Japon, explique qu’il n’y a aucune perte, pour Nissan, dans les transferts dits « suspects » sur laquelle l’entreprise estime que Carlos Ghosn lui a causé un préjudice. Selon lui, sans préjudice, il n’y a pas de fondement juridique pour cette nouvelle charge.
Au Liban, la population manifeste son soutien à Carlos Ghosn en placardant des posters dans les rues de Beyrouth « We are all Ghosn ». Ils dénoncent ainsi publiquement le traitement réservé à leur ressortissant. En effet, Carlos Ghosn possède trois nationalités : brésilienne, libanaise et française.
En France, Philippe Riès, ancien directeur de l’AFP à Tokyo et co-auteur d’un livre avec Carlos Ghosn en 2003, critique le système japonais où « les pouvoirs ridicules accordés aux procureurs japonais reflètent plutôt un système totalitaire qu’une démocratie avancée ». Le journaliste condamne Saikawa pour avoir voulu “rejapaniser” Nissan avec l’aide de dénonciateurs alliés à sa cause.
Malgré cette mobilisation, le 31 décembre 2018, la garde à vue de Carlos Ghosn est prolongée de 10 jours, pour la 4ème fois, jusqu’au 11 janvier 2019. La nouvelle année commencera comme la précédente se termine pour Carlos Ghosn : en prison.
« Les conditions de détention de Carlos Ghosn ainsi que le fait que ses avocats ne puissent assister aux interrogatoires ont suscité étonnement et indignation à l’étranger »
les Echos – 31 décembre 2018
L’élément de trop pour Human Rights Watch, l’ONG internationale qui milite pour le respect des Droits de l’Homme. Son président, Kenneth Roth tweete son incompréhension et dénonce un système de justice pénale japonais très coercitif et axé sur la confession :