Alors que sa 4ème garde à vue a pris fin le 11 janvier et que ses avocats ont fait appel sur le refus de demande de remise en liberté, le Tribunal de Tokyo fait savoir le 15 janvier 2019 qu’il refuse à Carlos Ghosn, pour la deuxième fois, sa demande de remise en liberté sous caution.

Malgré la pression internationale accentuée depuis début janvier et de nombreuses prises de positions sur le système de la justice de l’otage, les juges ont estimé que le risque que Carlos Ghosn détruise des preuves ou fuit était trop élevé.

Juridiquement, Carlos Ghosn passe donc sous le régime de la détention provisoire suite à trois mises en examen. Ce régime ne peut excéder une durée de deux mois. Carlos Ghosn reste donc en prison, théroiquement, jusqu’au 10 mars et ses avocats peuvent d’ici là, formuler d’autres demandes de remise en liberté sous caution.

Dans le même temps, en France, le 16 janvier 2019, Bruno Le Maire annonce que l’Etat français va demander au Conseil d’Administration de Renault de nommer un successeur à Carlos Ghosn. Durablement empêché par son emprisonnement au Japon, le patron ne peut exercer ses fonctions.

Près de deux mois après Nissan, qui avait évincé rapidement Carlos Ghosn, cette demande formulée par le Ministre de l’Economie et des Finances intervient alors même que ses équipes défendent les intérêts français auprès de Nissan au Japon. Concession diplomatique ou simple hasard de calendrier ?

Renault prend acte de cette décision dans un communiqué du 17 janvier 2019 avant d’annoncer, le lendemain, d’excellents résultats financiers pour 2018.

Une ère se termine chez Renault puisque Carlos Ghosn va être remplacé.

Par ailleurs, déterminé à sortir de prison, Carlos Ghosn fait, ce vendredi 18 janvier, une deuxième demande de libération sous caution.

Toujours fruit du hasard, c’est précisément à ce moment que Nissan assume des informations précédemment évoquées dans la presse dans un communiqué. La communication confirme qu’une enquête interne aurait permis d’identifier 8 millions d’euros de dépenses frauduleuses au sein de la filiale de Nissan NMBV.