En liberté surveillée depuis le 25 décembre 2018, Greg Kelly s’exprime pour la première fois dans un media japonais. Il choisit le magazine économique Bungei Shunju et délivre des informations exclusives concernant Hiroto Saikawa, directeur général de Nissan.
Contrairement à ce qu’il affirme depuis le début, non seulement le directeur général Nissan était au courant mais, de plus, il participait aux discussions visant à mettre en place un système de rémunération pour « protéger Nissan de manière légale afin de conserver un exécutif de talent et qu’il n’aille pas à la concurrence ».
Il affirme également « qu’aucun contrat n’avait été confirmé ou signé par Carlos Ghosn ».
Greg Kelly fait ainsi part de son incompréhension entre le traitement qu’il a subi et celui des dirigeants de Nissan qui participaient à ces discussions, comme Hiroto Saikawa, et qui n’ont jamais été inquiétés par la justice.
« If there were any doubts about Ghosn’s post-employment contract, they should have been able to handle and resolve it in-house. Why was there no request to Ghosn or myself, such as, “We want an explanation,” no discussions or meetings, and instead a sudden arrest. Making sudden arrests in this case is not normal but rather extremely unusual, considering that we were not the only ones involved in the discussions ».
Greg Kelly – Bungei Shunju
Greg Kelly, racontera également pour la première fois comment Hari Nada l’a obligé à se rendre à Tokyo, en novembre, confirmant les déclarations de son épouse quelques jours après son arrestation, mais aussi la manière dont s’est déroulée son arrestation.
Concernant les accusations d’abus de bien sociaux portés à l’encontre de Carlos Ghosn, il précise qu’il existe des précédents, dans l’achat de biens immobiliers réalisés par une entreprise et dont elle reste propriétaire, pour pourvoir aux besoins de leurs dirigeants lors de séjours prolongés dans certains lieux. Il précise qu’il s’agit d’un investissement qui ne donne lieu à aucune perte pour les entreprises.
L’ancien dirigeant américain rejette également les allégations portées contre lui mais surtout passe à la charge contre Hiroto Saikawa. Il révèle que ce dernier a fait la demande à Nissan d’acquérir pour lui des biens immobiliers en dehors du Japon.
Cela ne s’est finalement pas produit, mais il indique que ce type de demande est effectuée régulièrement, pour des résidences en dehors du Japon et que cette pratique n’est pas illégale.
Et il poursuit, en témoignant que « l’une des raisons pour lesquelles l’acquisition de biens immobiliers n’a pas eu lieu est que M. Saikawa a reçu une importante somme d’argent provenant de la rémunération liée aux actions (SAR) » mais aussi qu’il avait changé la date de l’exercice de ses options de compensation, alors que c’est illégal, afin de tirer plus de profits et ce qui a entraîné une charge plus importante pour Nissan.