Fin avril 2019, Jean-Dominique Sénard, président de Renault, a déjà été éconduit par Nissan sur un projet de fusion des deux entreprises. Fin mai-début juin 2019, c’est une opération de fusion avec FCA (Fiat Chrysler Automobiles) qui tombe à l’eau.
Après avoir reçu une offre de rapprochement de la part de FCA, le conseil d’administration de Renault indique, le 03 juin, par communiqué de presse, qu’il est en faveur d’une ouverture des discussions. Le nouvel ensemble deviendrait, de très loin, avec l’Alliance, le 1er groupe mondial de l’automobile devant Volkswagen et Toyota.
Très vite, le gouvernement français annonce qu’il est en faveur de la fusion mais qu’il pose des conditions à ce rapprochement.
Du côté de l’Alliance, et de Nissan, Hiroto Saikawa, directeur général de Nissan, n’a pas été associé aux discussions préliminaires et n’a été mis au courant d’une opération structurante pour l’Alliance que la veille de l’annonce. Le nouveau rapport de force au sein de l’Alliance serait à l’avantage du français.
Alors que les négociations entre les deux constructeurs démarrent, Renault qui souhaite que la valorisation soit revue, se voit répondre par FCA que son offre n’est pas négociable.
Les difficultés s’accumulent pour Jean-Dominique Sénard qui doit faire face à une pression grandissante de l’État français à la table des négociations.
De son côté, chez Nissan, Hiroto Saikawa indique le 3 juin 2019, qu’il souhaite procéder à « une revue totale des relations existant entre Nissan et Renault » avant de considérer une arrivée de FCA dans le périmètre de l’Alliance. Une fois de plus, le constructeur nippon n’est pas enclin à modifier la structure de l’Alliance.
Le conseil d’administration de Renault qui se réunit, le 05 juin 2019 au soir, veut voter la fusion avec FCA. Si les deux représentants de Nissan présent s’abstiennent, ce sont les deux représentants de l’Etat qui insistent pour que la fusion ne soit pas votée tout de suite.
Quelques heures plus tard, irrité, FCA retire son offre de fusion. Jean-Dominique Sénard n’aura pas réussi à maitriser les courants qui composent les Conseils d’Administration de Renault et de l’Alliance.
Le 06 juin 2019 au matin, dans un court communiqué, Renault « exprime sa déception de ne pouvoir approfondir la proposition de FCA (Fiat Chrysler Automobiles) ». Retour au statu quo avec Nissan.
« Les négociations allaient bon train. On avait obtenu des garanties sur tout, la gouvernance, l’emploi, les sites de production. Restait Nissan, mais c’était en cours. Et tout à coup, l’Etat change d’avis et demande un délai supplémentaire. Mais il fallait y penser avant. Et ne pas prendre la direction de FCA de court comme ça ! » détaille une source interne de Renault citée dans le Parisien.
En conséquence, quelques mois après sa fusion avortée avec Renault, FCA entre en discussions et signe avec PSA, l’autre grand groupe français du secteur automobile.