Pris par surprise, les Japonais tentent de sauver la face et multiplient les attaques. Aussi bien au niveau du gouvernement que de Nissan.
Après avoir perquisitionné le domicile de Carlos Ghosn à Tokyo, les rumeurs se font insistantes sur les conditions de départ de l’ancien patron.
Le 02 janvier 2020, face aux rumeurs de presse sur une implication de sa famille dans son départ précipité du Japon, Carlos Ghosn clarifie :
« Les allégations dans les médias selon lesquelles mon épouse Carole et d’autres membres de ma famille auraient joué un rôle dans mon départ du Japon sont fausses et mensongères. C’est moi seul qui ai organisé mon départ. Ma famille n’a joué aucun rôle ».
Carlos Ghosn
De son côté, à la veille de la conférence de presse de Carlos Ghosn au Liban, le 07 janvier 2020, Nissan tente une nouvelle fois, dans un communiqué de presse, de légitimer son action.
Le constructeur souhaite rappeler que « son enquête interne est robuste et qu’ils ont des preuves irréversibles des malversations ».
Un geste désespéré auquel les avocats de Carlos Ghosn répliquent en termes suivants :
« Nissan a prétendu avoir mené une enquête interne solide et sérieuse. C’est une perversion grossière de la vérité. Les faits démontrent au contraire que l’enquête n’a jamais visé à la manifestation de la vérité. Elle a été lancée et conduite dans le but prémédité d’abattre Monsieur Carlos Ghosn pour l’empêcher de pousser plus loin l’intégration de Nissan et de Renault qui menaçait l’indépendance de Nissan, fleuron de l’industrie japonaise. […] Ces faits sont indignes d’une société résolue à conduire une enquête juste et impartiale. Au contraire, ils prouvent que, dès l’origine, l’enquête de Nissan était fondamentalement biaisée et dépourvue d’indépendance. »
Avocats de Carlos Ghosn
Sur le plan diplomatique, le Japon demande au Liban l’arrestation de Carlos Ghosn via Interpol. Sans chance que cela aboutisse puisque le Liban ne dispose pas de traité d’extradition avec le Japon.
Toujours le 07 janvier 2020, le Japon émet un mandat d’arrêt contre Carole Ghosn.
Pas de quoi empêcher Carole Ghosn d’exprimer, le même jour, un soutien inébranlable à son mari.
Enfin, au matin même de la conférence de presse, le procureur de Tokyo fait une perquisition dans les bureaux des avocats de Carlos Ghosn au Japon. Il tente illégalement de saisir des ordinateurs. Jusqu’à ce Carlos Ghosn exprime sa version des faits, les autorités japonaises et Nissan auront vraiment tenté de nombreuses actions pour l’en empêcher.