Dans la même semaine en octobre, Thierry Bolloré chez Renault et Hiroto Saikawa chez Nissan avaient, tous deux, été démis de leurs fonctions. Le premier au motif qu’il était trop proche de Carlos Ghosn le second pour malversations financières.
En cette fin d’année 2019, en l’espace de 15 jours, les deux anciens patrons des constructeurs automobiles ont fait des révélations troublantes.
Dans une interview donnée au Financial Times, et que les Echos retranscrivent en partie, Hiroto Saikawa confirme que des « forces » s’activaient pour faire tomber Carlos Ghosn. Sans donner de noms, il poursuit en ces termes : « Il y a toujours eu chez Nissan des gens qui soutiennent des idées très conservatrices selon lesquelles l’entreprise devait retourner à son état d’avant la crise financière de la fin des années 1990. Ces forces se sont déchaînées quand le système Ghosn est tombé ».
Du côté de Renault, Le Monde révèle le contenu d’un mémo interne que Thierry Bolloré, ancien directeur général de Renault a fait parvenir à destination du conseil d’administration de Nissan, 3 jours avant son éviction, qui confirme les inquiétudes de Renault quant à la partialité de Nissan vis-à-vis de Carlos Ghosn.
Dans cette lettre de 10 pages, tour à tour Thierry Bolloré décrit les manquements à la gouvernance constatés chez Nissan. Il évoque le fait que jamais Renault n’a été informé de la procédure, revient sur la mise à l’écart rapide de Christina Murray ou encore le rôle de Hari Nada. L’opacité et la suspicion semblent donc régner entre Nissan et Renault.
« A ma grande surprise, aucun de ces problèmes n’a été signalé à mon attention par le management de Nissan ou par des organes de gouvernance, mais soit par des articles de presse, soit par des lanceurs d’alerte. »
Thierry Bolloré – Directeur Général de Renault
D’autres extraits révélés par le Wall Street Journal font état de la demande de M. Bolloré de réaliser un audit « véritablement indépendant » pour faire la lumière sur ce que l’on reproche réellement à Carlos Ghosn. Une demande qui sera restée lettre morte.
Malgré tout, les représentants de Carlos Ghosn réagiront dans des termes clairs qui justifient encore un peu plus la demande en nullité de l’ensemble de la procédure :