La dénonciation internationale du système japonais de la justice de l’otage exerce une forte pression sur le pouvoir politique. Aussi bien au Japon, premier concerné, qu’en France.
En effet, « le pays des Droits de l’Homme » qui n’hésite pas à rappeler les manquements à chaque fois que cela est nécessaire à d’autres États ignore complètement le sort réservé à l’un ressortissant.
Les appels de Carole Ghosn, les différentes tribunes d’intellectuels (dont celle de Philippe Riès parue cette semaine-là dans le Financial Times) et la mobilisation des juristes internationaux et des ONG font réagir le Président de la République Emmanuel Macron.
« Je me suis simplement préoccupé que le sort d’un compatriote français respecte le minimum de décence qu’on est en droit d’attendre. J’ai considéré que la détention préventive était très longue et que les conditions de sa détention étaient dures, je l’ai dit à plusieurs reprises au Premier ministre Abe ».
Emmanuel Macron – AFP – 8 janvier 2019
Une déclaration qui intervient en écho à plusieurs articles dans la presse japonaise soulignant la faiblesse juridique des charges retenues contre Carlos Ghosn. Ainsi, le Nikkei explique qu’il n’y a pas de préjudice pour Nissan, surtout comparé aux montants évoqués mis au regard du chiffre d’affaires de l’entreprise.
« As reported in the media, the evidence shows not criminal malfeasance, but at most lapses in judgment and corporate protocol that ultimately did not result in any actual harm to Nissan Motor or its shareholders or personal enrichment of Ghosn. »
Stephen Givens – Nikkei – 29 janvier 2019
Le pouvoir politique japonais reste sourd aux critiques. En réponse à Emmanuel Macron, la porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga déclarera :
« C’est un cas criminel. Les enquêtes sont menées par des unités pleinement indépendantes selon des procédures appropriées basées sur des décisions de nature uniquement judiciaire. »
Porte-parole du gouvernement japonais – 29 janvier 2019
Enfin, tous ces éléments sont repris par le New York Times qui émet de sérieux doutes sur la justification du maintien de Carlos Ghosn en prison