Les médias ne sont pas les seuls à s’étonner du traitement réservé à l’ancien PDG déchu. En France, les hommes politiques multiplient les actions, un an après le coup d’éclat de l’arrestation de Carlos Ghosn, au Japon.

Ainsi, en représentation d’Emmanuel Macron pour la cérémonie d’investiture de l’empereur du Japon, et en accord avec lui, Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République Française va rendre visite à Carlos Ghosn. Rien ou presque n’a filtré de ce rendez-vous de 1h30, organisé par l’intermédiaire de l’ambassadeur de France au Japon, sinon la déclaration suivante de l’ancien Président : « J’aurais jugé indigne d’être là et de ne pas essayer de le voir ».

Nicolas Sarkozy a ensuite vu Shinzo Abe, premier ministre japonais, auprès duquel, toujours selon le JDD, « il a fait part de l’incompréhension suscitée en France par la dureté du système judiciaire japonais ».

Cela fait également écho à l’appel d’une soixantaine de parlementaire de la droite et du centre, dont les chefs de file des chambres parlementaires comme Christian Jacob et Bruno Retailleau pour Les Républicains ou Anne Genetet (LREM). Tous fustigent le système judiciaire japonais et demandent le rapatriement et la tenue d’un procès de Carlos Ghosn en France.

Les députés et sénateurs soulignent notamment que « ce qui se joue est avant tout l’épisode d’une guerre économique, qui vise à se défaire de la tutelle française sur Nissan ». Ils affirment également que Carlos Ghosn a fait face à « une arrestation soigneusement mise en scène afin de donner toute l’ampleur médiatique à la chute d’un patron d’envergure mondiale. Carlos Ghosn n’est pas au dessus des lois, mais il n’est pas en dessous non plus. ». Des motivations et une initiative politique que France 2 met au regard des conditions difficiles imposées à Carlos Ghosn au Japon.

Cependant, le jour où ces deux informations sont rendues publiques, le gouvernement, par la voix de Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances, préférera défendre un système judiciaire inique plutôt que de porter une parole de soutien à un citoyen français pris dans les mailles de ce système. En réponse aux critiques des parlementaires et contre la position de Nicolas Sarkozy qui représentait l’Élysée au Japon, il explique, à la télévision, que « ce n’est pas son rôle que de faire ingérence dans le système de justice d’un pays ami qu’est le Japon ».

La position officielle de l’Etat ne bouge donc pas officiellement, mais, en coulisses, l’agitation est telle que via les circuits diplomatiques, les rencontres se multiplient.